La grande nacre de Méditerranée a été récemment reconnue et classée comme « En danger critique d’extinction » sur la Liste Rouge des Espèces Menacées de l’UICN.
Parmi les recommandations de l’UICN face à cette situation, il est important de suivre l’état des populations et évaluer si un recrutement a lieu après la phase de mortalité massive. C’est pourquoi notre association réalise des plongées de recensement sur les sites qui étaient connus pour héberger de belles populations de grande nacre. Pour le moment, que des coquilles vides mais nous gardons espoir !

Les plongeurs ont un rôle important à jouer dans ce suivi des populations de grande nacre. Les opérations de sciences participatives se poursuivront. Elles sont en effet indispensables aux biologistes marins, peu nombreux si l’on considère l’ensemble de la façade maritime de la Méditerranée. Ils ne peuvent en effet assurer des « veilles » et des « prospections » permanentes. Le recours à des bénévoles est alors la seule façon de recueillir des données précieuses sur les espèces les plus menacées.

La grande nacre de Méditerranée (Pinna nobilis) inscrite sur la Liste rouge de l’UICN comme « en danger critique d’extinction » (CR)

Grâce aux données fournies par des organisations et des institutions de conservation de toute la Méditerranée, l’UICN-Med a pu travaillé sur l’évaluation de la grande nacre (Pinna nobilis). Elle est maintenant officiellement reconnue et inscrite comme «en danger critique d’extinction» sur la Liste rouge des espèces menacées de l’UICN.

Un parasite haplosporidien est à l’origine d’une épidémie touchant massivement la grande nacre. Probablement associé à d’autres mycobactéries, il menace gravement la survie du plus grand mollusque bivalve de Méditerranée.

De plus, la grande nacre est classée comme espèce d’intérêt communautaire nécessitant une protection stricte par la directive européenne sur les habitats (92/43 / CEE), et comme espèce en voie de disparition par la Convention de Barcelone concernant la protection du milieu marin et du littoral de la Méditerranée (annexe II). Nous vous rappelons qu’il est donc interdit de ramasser des coquilles vides.

Actions recommandées pour faire face à la situation menaçant gravement Pinna nobilis

Les recommandations de l’UICN visent à mieux comprendre la situation touchant Pinna nobilis et à préparer un programme d’actions dans les zones touchées et non affectées, notamment:

  • Cartographie de la situation le long de toutes les côtes, suivi tous les 2-3 mois pour connaître l’état des populations et si un recrutement a lieu même après que la mortalité se soit produite.
  • Les populations des lagunes et des baies fermées ont été moins affectées par ces événements de mortalité. Ces zones doivent être étroitement surveillés. Il est important de développer des actions pour favoriser la survie du recrutement naturel dans ces zones.
  • Identification des points chauds à haute densité de Pinna nobilis. Il est également recommandé de retirer de façon ciblée des spécimens des zones à forte densité afin d’étudier leur reproduction ou de les déplacer dans des zones où la grande nacre y est absente (en particulier dans les baies intérieures ou les petits lagons). Des précautions particulières doivent être prises pour déplacer les coquilles d’une zone vers une autre pour pour éviter la transmission de la maladie.
  • Le rétablissement éventuel des populations touchées dépendra principalement de l’existence de populations non touchées, d’individus résistants et du recrutement. Par conséquent, il est extrêmement important d’améliorer le recrutement larvaire et de vérifier si les larves provenant de sites non affectés ou d’individus résistants atteignent les zones touchées, contribuant ainsi potentiellement à des récupérations éventuelles.

Sources :

Photos : Samuel JEGLOT / NaturDive – Lidwine COURARD / NaturDive

Ce projet est soutenu par l’Office Français de la Biodiversité