Description du projet

Lors d’une plongée de nuit, il est fréquent de voir déambuler au détour d’un rocher un bernard-l’ermite se promenant avec son anémone de mer. Ce couple atypique, fruit de l’évolution, est une association bénéfique pour les deux partenaires. Le bernard-l’ermite va bénéficier de la protection de son anémone, en échange des restes de ses repas.

Quelques espèces méditerranéennes…

En Méditerranée, plusieurs espèces de bernard-l’ermite ou pagures sont observables en plongée. Mais savez-vous que ces différentes espèces n’adoptent pas la même stratégie pour vivre avec leur anémone.

Le grand pagure (Dardanus calidus) est un bernard-l’ermite de grande taille, d’une dizaine de centimètres, arborant une belle couleur rouge. Nocturne, il affectionne les fonds rocheux. Sa partenaire est l’anémone parasite (Calliactis parasitica) et il n’est pas rare que plusieurs anémones recouvrent entièrement la coquille d’un gros bernard-l’ermite.

Un grand pagure transportant ses encombrantes anémones ! (Cap d’Antibes – 2016) © Samuel JEGLOT / NaturDive

Cette association pagure-anémone n’est pas obligatoire (Cap d’Antibes – 2016) © Samuel JEGLOT / NaturDive

Les anémones parasites ne se fixent pas spontanément sur la coquille du grand pagure. Celui-ci va décrocher l’anémone de son support initial avec ses pinces et la disposer sur sa coquille. Il sera aidé dans son travail de transplantation par l’anémone qui décollera son disque adhésif sous la stimulation des pinces du crustacé. Au cours de sa croissance, lorsque le bernard-l’ermite change de coquille, il conserve généralement ses anémones en les déménageant sur sa nouvelle habitation.

Une autre espèce de pagure vit accompagnée de ses anémones parasites, le grand bernard-l’hermite (Dardanus arrosor). Il s’agit d’une espèce que l’on rencontrera plus souvent en profondeur, au-delà des 40 mètres, sur fonds meubles.

Le gonfaron (Pagurus prideaux) va lui adopter une toute autre stratégie. Ce bernard-l’ermite de taille moyenne, environ 5 cm, affectionne les fonds sableux. Il vit avec l’anémone manteau (Adamsia palliata). Les deux animaux grandissent ensemble et lorsque la coquille devient trop étroite pour le bernard-l’ermite, l’anémone manteau étale son disque adhésif pour agrandir le logis du pagure. Elle va même jusqu’à sécréter une matière cornée afin de prolonger la coquille. Le gonfaron n’a donc plus besoin de changer de coquille !

Une association bénéfique…

L’association pagure-anémone est appelée commensalisme. Bénéfique pour les deux organismes, elle n’est cependant pas obligatoire, chacune des espèces pouvant vivre séparément. Cependant, il est plus fréquent de voir ces espèces associées que seules, cette association procurant un avantage indéniable pour les deux individus. Au cours de l’évolution, leurs comportements ont ainsi évolués afin de rendre possible cette vie commune entre… Bernard et Anémone !

Bibliographie

Texte et photos : Samuel JEGLOT / NaturDive